Les sites naturels en gestion

Dernière mise à jour le 16.11.2023

Massif du Semnoz, Mont-Veyrier, Vallon du Fier, Gorges du Chéran… autant de sites emblématiques pour les habitants en recherche de nature, de grands espaces, de fraicheur ! Ces territoires sont aussi des réservoirs de biodiversité à préserver. Pour concilier protection de la nature et activités humaines, le Grand Annecy et ses partenaires se mobilisent, via des plans de gestion.

Un plan de gestion, c'est quoi ?

Un plan de gestion est un document qui vise à restaurer, aménager, gérer un espace naturel présentant un intérêt et des fonctions biologiques et paysagères reconnues ; qui a été repéré comme fragile ou menacé et devant de ce fait être préservé.

Un outil de préservation des sites naturels

Le plan de gestion permet à la fois d’élaborer une stratégie sur ce que l’on veut faire de ce site à long terme et de programmer une série d’actions pour mettre en œuvre cette stratégie. Il vise à :

  • préserver le patrimoine naturel en conciliant les différents usages du site
  • garantir la cohérence des actions à long terme
  • collaborer et communiquer avec les acteurs du territoire
  • organiser et planifier le travail de la structure coordinatrice du site
  • évaluer les politiques publiques en rendant lisibles et exploitables les résultats de la gestion

Ce n’est pas un outil qui met sous cloche mais qui organise la manière dont le site va être géré, généralement pour une durée de six ans, renouvelable.

Un outil de collaboration et de communication

Les sites naturels sont des territoires fréquentés et utilisés par toute sorte d’acteurs : agriculteurs, forestiers, promeneurs, pratiquants d’activités sportives, organisateurs d’évènements… Le plan de gestion se construit avec eux et l'ensemble des partenaires locaux, afin de correspondre au contexte du site, d'être compris et de voir sa mise en œuvre facilitée.

Une fois le plan de gestion réalisé, il est une base solide pour communiquer auprès du grand public, valoriser les richesses biologiques et paysagères du site et sensibiliser à leur préservation.

Une élaboration en 5 étapes

  1. Réaliser un état des lieux du site afin d'avoir une base de connaissances actualisées sur les dimensions écologique et socio-économique de l’espace naturel et de comprendre son fonctionnement.
  2. Définir des enjeux, c’est-à-dire identifier ce que l’on va chercher à "gagner" à travers ce plan de gestion : préservation de l’environnement, gestion de flux de visiteurs, accueil de compétitions de trail…
  3. ldentifier une stratégie au regard de l’état du site que l’on vise à long terme. Cela se traduit par des objectifs qui vont orienter les choix d’actions à engager sur le court et moyen terme. Par exemple : limiter l’érosion des sols, favoriser la présence de certaines espèces animales, organiser le partage de l’espace entre pratiquants sportifs…
  4. Rédiger un programme d'actions à mettre en oeuvre dans les 6 ans. Chaque action est détaillée : qui doit la réaliser, comment, son coût, pour quels objectifs… Par exemple : modifier le tracé d’un sentier, organiser le comptage des chauve‑souris, aménager un secteur réservé à la pratique de VTT de descente…
  5. Evaluer les actions réalisées au bout de 6 ans. Quels sont les résultats obtenus, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné, que reste-il à réaliser ? Il s'agit de détecter et anticiper les dysfonctionnements, et surtout renouveler le plan de gestion. Une succession de 4 à 5 plans d’actions doit permettre à terme d'atteindre l’état du site initialement visé.

Une opportunité pour le territoire

Le diagnostic du Contrat de Territoire Espaces Naturels Sensibles - CTENS du Grand Annecy, réalisé en 2018, a identifié des secteurs de grande nature, du fait de leur richesse biologique et paysagère, et de leur rôle en tant que réservoir de biodiversité. Il a aussi mis en exergue la fragilité de ces secteurs, en particulier en lien avec la forte fréquentation humaine. Ces secteurs très prisés pour les activités de loisirs sont soumis à une pression accrue : randonnée (pédestre, équestre, VTT), événements sportifs, baignade, pêche, sports d'eaux vives...Or la grande affluence à toutes les périodes de l’année, y compris avec des activités régulières de nuit, est source d’un dérangement croissant de la faune et d’une forte érosion des cheminements. Elle engendre aussi une saturation des aires de stationnement, des difficultés de partage de l’espace, des conflits d’usage avec les acteurs économiques (exploitants agricoles et exploitants forestiers notamment) et pose question en matière de sécurité.

Le changement climatique impacte aussi fortement les milieux naturels. Sécheresses et canicules à répétition, évènements météorologiques violents impactent la biodiversité et la ressource en eau, augmentent les risques liés aux éboulements, glissements de terrains et incendie et accroissent la colonisation par les espèces exotiques envahissantes.

Face à ces constats alarmants, le Grand Annecy et ses partenaires ont décidé d'agir concrètement avec la signature du CTENS en 2021 et un concours financier important apporté par le Département de la Haute-Savoie, ainsi que la mise en place de plans de gestion : le Grand Annecy est ainsi le porteur des plans de gestion du massif du Semnoz, du massif du Mont‑Veyrier, du vallon du Fier et des gorges du Chéran. Le plan de gestion du massif de la Tournette est géré par la Communauté de communes des vallées de Thônes, ceux du massif des Frettes et du plateau des Glières par le Syndicat Mixte des Glières, celui du lac d’Annecy par le Syndicat mixte du lac d’Annecy (Sila).

Le saviez-vous ?

Durant la phase d’élaboration d'un plan de gestion, de nombreuses structures sont associées, parfois jusqu’à 80 !

L’élaboration des 4 plans de gestion principaux du territoire du Grand Annecy a coûté 154 000 euros.

Le massif du Semnoz

Dominant le bassin annécien le Semnoz est l’un des poumons verts d'Annecy. Au sud du territoire de l'agglomération, il s’étend sur 6000 hectares et 9 communes : Allèves, Annecy, Gruffy, Leschaux, Quintal, Saint‑Eustache, Saint-Jorioz, Sévrier et Viuz-la-Chiésaz. Il est situé dans le Parc naturel régional du Massif des Bauges.

Réservoir de biodiversité, le massif du Semnoz abrite une grande diversité de milieux naturels et d'habitats d'intérêt patrimonial :

  • la hêtraie-sapinière est majoritaire, abritant des petites chouettes de montagne comme la chouette de Tengmalm ou la Chevêchette.
  • la partie sommitale est constituée de prairies d’altitudes, de forêts de pins sur lapiaz, de mares, l’ensemble constituant un paysage remarquable. De plus, les « crêts et dolines du Semnoz » figurent dans le réseau d’une soixantaine de géosites identifiés ou valorisés sur le massif des Bauges. Ce réseau particulier a permis au Parc des Bauges d’obtenir le label Géoparc de l'Unesco, pour son patrimoine géologique remarquable les actions de protection et de valorisation de ce patrimoine.
  • en pied de versant, les zones humides forment un réseau remarquable, même s’il a tendance à être colonisé par la forêt.
  • sur les versants ouest et sud, les escarpements rocheux calcaires sont des sites de nidification du faucon pèlerin ; les anfractuosités et les grottes hébergent une diversité d’espèces animales notamment des colonies de chauve-souris.

Le Grand Annecy a noué un partenariat avec le Parc des Bauges, pour assurer la rédaction du plan de gestion de manière concertée avec les acteurs locaux. Collectivités, acteurs socio‑économiques, associations sportives, institutions départementales…. Plus de 80 structures ont été associées à ce travail. Les premières actions débuteront en 2024.

Le massif du Mont Veyrier

Le massif du Mont-Veyrier, qui inclut le Mont-Veyrier , le Mont Rampignon, le Mont Baron et le Mont Baret. s'étend à l’est du territoire du Grand Annecy sur environ 1500 hectares, à la jonction de 4 communes : Annecy, Veyrier‑du‑Lac, Menthon-Saint-Bernard et Alex (cette dernière appartient à la Communauté de communes des vallées de Thônes).

Emblématique du bassin annécien par sa situation en promontoire sur le lac d’Annecy et ses parois abruptes, ce massif est recouvert dans sa quasi-totalité par la forêt, de feuillus ou de conifères. Des prairies sont présentes en bas de versant, pâturées ou fauchées, ainsi que des habitats remarquables comme les pelouses sèches, les friches à molinie, les roselières.

358 espèces floristiques différentes y ont été observées (sources : Asters-CEN74, plateforme Biodiv-AuRA et plateforme collaborative I-Naturalist), dont 7 sont considérées comme remarquables à l’échelle de la Région, une comme patrimoniale pour la Haute‑Savoie : la Coronille couronnée et une protégée en Rhône-Alpes : l’Ophioglosse commun. Plusieurs espèces d’orchidées typiques des milieux secs sont également présentes sur les prairies de Veyrier-du-Lac.

270 espèces animales ont été répertoriées sur la zone d’étude, dont 107 espèces d’insectes et 104 espèces d’oiseaux (sources : LPO, plateforme Biodiv-AuRA et plateforme collaborative I Naturalist). Parmi les espèces patrimoniales, on retrouve 4 espèces de papillons, 1 espèce d’amphibien (grenouille rousse) et 6 espèces de mammifères (lynx boréal, chat forestier, lièvre variable…) .

Le Grand Annecy s’est attaché les services d’Asters-Conservatoire des Espaces Naturels de Haute-Savoie pour rédiger le plan de gestion, en concertation étroite avec les communes, et toute autre structure concernée. La mise en œuvre des premières actions est prévue début 2024.

Le classement du Mont Veyrier en Espace Naturel Sensible est aussi envisagé avec l’appui du Département de la Haute‑Savoie afin d’acter dans la durée la préservation du massif.

Les gorges du Chéran

Le Chéran est un cours d’eau d’environ 54 km, dont le bassin versant s’étend sur 433 km². La rivière prend sa source en Savoie, dans le massif des Bauges, sous le versant sud de la pointe de Chaurionde à 1450 mètres d’altitude, et se jette dans le Fier au niveau de la commune de Rumilly, à 308 mètres d’altitude. Il s’écoule à l’extrémité sud-ouest du territoire du Grand Annecy, sur une distance d’environ 17,5 km.

Au-delà de la rivière Chéran et ses affluents, le site comporte des milieux particuliers que sont les tufières, lieu où se forme le tuf par concrétion d’eau très calcaire. Ces dépôts sont de véritables curiosités géologiques dont la diversité des formes résulte de la topographie du terrain et d’une association de paramètres biologiques et physico-chimiques.

Les milieux terrestres sont à 80% forestiers (ripisylves et boisements de pente). On dénombre en moyenne entre 10 et 15 types d’essences forestières différentes à l’hectare. Le reste est occupé par des falaises et des espaces agricoles (prairies naturelles en général).

Les éléments notables en matière de flore sont la présence du Cyclamen pourpre et des nombreuses espèces d’orchidées. En matière de faune, on note la présence d’une souche de Truite fario endémique du Chéran, de plusieurs espèces d’amphibiens (Sonneur à ventre jaune, Alyte accoucheur), ou encore de mammifères tels que le Chat forestier, le Putois d’Europe ou encore d’une dizaine d’espèces de chauve-souris.

Site paysager emblématique, les Gorges du Chéran ont aussi un intérêt géologique : le chaos du Chéran, situé à l’aplomb du pont de l’Abîme entre Cusy et Gruffy, qui est inclus dans le réseau des géosites du Parc naturel régional du massif des Bauges.

Les Gorges du Chéran disposent enfin un patrimoine bâti d’intérêt :

  • le Pont de l’Abîme, site inscrit depuis le 26 juillet 1946,
  • la passerelle du Chéran entre Cusy et Gruffy,
  • le Moulin Janin sur la commune d’Héry-sur-Alby,
  • le Château de Pierrecharve sur la commune de Mûres.

Le Grand Annecy s’est adjoint les services du bureau d’études Acer campestre pour élaborer le plan de gestion des gorges qui devrait être achevé au printemps 2024. Le classement des Gorges en Espace Naturel Sensible est aussi envisagé avec l’appui du Département de la Haute‑Savoie, afin d’acter dans la durée la préservation de ce site particulier.

Le vallon du Fier

Le vallon du Fier est situé au centre du territoire du Grand Annecy, sur la commune d’Annecy. C’est une plaine alluviale relictuelle où confluent le Fier et le Viéran. Il couvre une surface d’environ 120 hectares. C’est un site d’exception au regard de la place qu’il occupe dans la vie des annéciens en tant que lieu de ressourcement et de respiration à proximité immédiate du centre-ville.

Par le passé, cet espace a fait l'objet de nombreuses réflexions et études, afin de préserver les milieux et leurs fonctionnalités tout en améliorant l’accueil du public dans ce site au caractère sauvage. C'est l'objectif de la série d'actions qui ont été mises en place dans le cadre du plan de gestion dont bénéficie le site. Une dynamique à faire perdurer en poursuivant les actions et en définissant de nouveaux engagements.

A télécharger

  • Diagnostic du Contrat de Territoire Espaces Naturels Sensibles (CTENS) du Grand Annecy – 2018 PDF - 179 pages - 23,33 Mo Télécharger
  • Contrat de territoire Espaces naturels sensibles (CTENS) du Grand Annecy 2021 PDF - 20 pages - 23,09 Mo Télécharger

Contact

Direction de l'Action environnementale du Grand Annecy

6 rue des alouettes 74000 Annecy

04 80 48 08 62

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